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31 janvier 2014

Goltzius et La Compagnie du Pelican - de Peter Greenaway - 5 Février 2014

Le Casting : F. Muray Abraham (Le Margrave), Lisette Malidor (Ebola), Ramsey Nasr (Goltzius), Kate Moran (Adaela), Giulio Beruti (Boethius), Anne-Louise Hassing (Susannah), Lars Eidinger (Quadfrey)

Quelques Infos : Réalisé par le Britannique Peter Greenaway, "Goltzius & the Pelican Company" fait partie d'une trilogie intitulée "Dutch Masters" qui inclut  "Nightwatching" sorti en 2007 et un film sur Hieronymus Bosch, qui sortira en 2016. Mais si, vous connaissez Peter Greenaway, c'est lui qui a réalisé "The Pillow Book" et "8 femmes 1/2 ".

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Le Résumé : Imprimeur néerlandais ambitieux, Goltzius veut élargir son activité. Avec sa Compagnie du Pélican, il demande au Margrave d'Alsace de l'aider à financer son projet : une version illustrée -et érotique- de l'ancien testament. Le Margrave lui demande alors de jouer les scènes qu'il souhaite imprimer. Mais la fiction rattrape la réalité et les fables bibliques prennent un enjeu politique...

Mon avis : Le film de Greenaway est est une oeuvre complète : c'est à la fois un tableau, un concert et bien entendu une pièce de théâtre. Goltzius, grimé, nous présente son aventure chez le Margrave à la manière d'un conférencier bouffon. Il se met ainsi lui-même en scène. Dans cette mise en abîme, nous sommes spectateurs à la fois du film mais aussi des scènes jouées par La Compagnie du Pelican. Ces différentes strates de fictions nous font pénétrer plus profondément dans l'histoire et lorsqu' on quitte la salle, on ne sait plus à quel type de représentation on a assisté. C'est le dépaysement total, assis sur un fauteuil. 

Dans le film lui-même, Peter Greenaway joue beaucoup avec la notion de mise en scène : les spectateurs peuvent devenir acteurs (ce qui sème la confusion dans l'esprit du rabbin, par exemple), les débats qui suivent les saynètes ont lieu en public et le film s'ouvre d'ailleurs sur le Margrave allant à la selle devant ses sujets. Le décor y a son rôle à jouer : baroque et décalé, certains de ses éléments, comme les colonnes, sont en fait des dessins. A l'instar d'un scène de théâtre, aucune pièce n'est fermée ni ne semble avoir un usage propre - sauf peut-être la bibliothèque - comme si tout pouvait changer à tout moment. 

C'est un spectacle, plus qu'un film, à la symbolique forte, servi par des comédiens audacieux. Une oeuvre sur l'art, mis en scène par Greenaway et Goltzius, en fait. Greenaway a justement souligné que si Goltzius était notre contemporain, il serait réalisateur.

En Bref : un ovni, un inclassable, qui montre l'amour de Greenaway pour l'art en général et le baroque en particulier. Attention quand même aux âmes chastes : le corps humain est exposé sous toutes ses coutures. Et postures.

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